La Mer Noire, l’autre Bulgarie

[03/04/2022]

Après cette longue diagonale je m’attelle à la découverte du flan est de la Bulgarie bordée par la Mer Noire. Et c’est le choc. Je découvre une autre Bulgarie prospère et luxuriante avec tous ces hôtels, villas et voitures de luxe. En à peine 40 km à vol d’oiseau les villages miséreux sont oubliés, effacés.

Je commence par Sozopol, petite station balnéaire qui attire par son centre historique, il est vrai, plutôt agréable et dépaysant. Encore désertique en avril on y croise quelques habitants mais surtout des artisans qui s’affairent aux menus travaux nécessaires aux locations et restaurants en nombre.

En redescendant vers le sud une pointe cassant la succession d’hôtels permet de prendre un bol d’air. Le cap Saint Agalina.

Impossible cependant d’y poser les roues du camion. Il n’y a même pas de parking, il faut s’arrêter sur le bord de la route et prendre un petit chemin piétonnier. Ça ne doit pas intéresser grand monde.

Je poursuis donc ma descente vers le sud, vers la Turquie.

Je laisse défiler les stations balnéaires et pousse directement jusqu’au parc naturel de Strandzha pour éviter les déconvenues.

Et là je tape dans le mille ! Varvara. Une immense prairie en herbe qui s’étend jusqu’à une falaise surplombant la Mer Noire.

J’apprendrai plus tard que la table et la chaise en fer forgé ont été installées là en hommage à un photographe journaliste qui adorait venir se ressourcer à cet endroit. Avis aux amateurs pour y déguster son petit café. C’est agréable de voir qu’elles n’ont subi aucune dégradation.

En fin d’après-midi, Ivan, un local de 29 ans, attiré par la curiosité alors qu’il venait lui aussi se ressourcer au bord de la falaise vient me voir et me pose plein de questions sur mon camion et sur ma présence ici.

Je l’invite à poursuivre la discussion autour d’un barbecue le soir même. Tout content il propose de venir avec quelques amis.

Sauf que le temps tourne à l’orage et bien comme il faut. A l’eau le feu de camp. Trop nul 😔.

Mais déçu lui aussi il me propose de partager le dîner avec lui et ses parents. Ils habitent à 400 m à l’orée de la prairie. Génial, j’accepte sans hésiter.

Et je passe une soirée délicieuse en compagnie de Hristo, Ekaterina et Ivan. Au menu repas bulgare tout fait maison même le yaourt “bulgare” et le vin rouge. Nasdravé ! (« Santé » en bulgare). Ah on les a cognés plusieurs fois les verres 😅.

Ivan faisait la traduction en anglais, ses parents ne parlant que bulgare, mais soirée adorable.

Au retour la pluie avait cessée, il faisait nuit noire, mais j’ai réussi à retrouver le camion sans tomber de la falaise. Quelle idée de se garer si près.

~~~~~

Au réveil le ciel avait été bien nettoyé par l’orage, il était tout bleu rendant le site encore plus beau.

Il ne fait pas encore très chaud mais je ne résiste pas au petit déj en terrasse. Et quelle terrasse ! Naya y a eu le droit aussi mais elle n’a levé la tête qu’après la dernière croquette ; aucun intérêt 🙄.

Et comme à notre habitude, on ne déroge pas au câlin du matin. Et sous le soleil face à la mer c’est encore mieux.

Au menu de la journée : rien, on profite du cadre.

Bon petite balade dans la prairie quand même et descente au pied de la falaise.

Pour baignade on oublie, l’eau est à 7°C.

Et le soir ? Barbecue 😁. Ivan et ses potes ne seront pas de la partie. Pas dispo, on est lundi aussi, certains travaillent…

Braise au top !

~~~~~

[05/04/2022]

Après 2 nuits passées ici je décide quand même de lever le camp. Je suis presque aux portes de la Turquie j’ai toute la côte à remonter.

Je traine bien la patte et le berger ne m’aide pas à décoller.

Je remonte de 75 km à Burgas juste au dessus de Sozopol. Attention changement de décor, Burgas c’est la grosse station balnéaire, deuxième plus grosse ville de la côte après Varna.

Je me trouve un petit parking à l’extrémité nord de la station. Tout n’est pas ouvert encore alors je vais me rafraîchir là où vont les locaux. Je me suis régalé d’une petite friture 😋.

Et je repère un spot pour un petit café demain matin.

~~~~~

[06/04/2022]

Avant de faire un tour dans la ville je me délecte d’un petit café au soleil. Le vent est tombé, il fait trop bon. Un bon 24 je dirais.

On est pas mal là pour un mercredi.

Avant de me lancer à l’assaut de la ville en vélo, je m’offre une petite mise en jambe de 20 km vers le Nord par la piste cyclable qui longe la mer jusqu’à la station suivante.

Au retour, l’approche de Burgas me surprend par ce contraste architectural entre la ville nouvelle et les maisons au bord des marais salants. Y’a pas photo.

Pour la ville en elle-même, il n’y a rien à voir. Des hôtels, des immeubles et des magasins en gros.

La fierté de la ville c’est son ponton de 300 m de long, dit ponton des amoureux. On ne doit pas être à la saison des amours…

Ce qui est notable cependant c’est l’énorme jardin maritime qui fait une transition verte entre la plage et la ville. Et ça c’est génial, ça change tout. Alors ce n’est pas un jardin botanique, juste des arbres et des équipements en tout genre pour tout le monde. Et un petit monument pour la forme.

Fin de la visite. Petite collation et à 17h je remonte 35 km plus haut à côté de Nessebar un incontournable aussi.

Je tombe sur des français de Biarritz. Un couple avec 2 petits enfants. Ils reviennent de 3 mois en Turquie. Hiver très froid là-bas aussi. Je le note pour plus tard.

On restera à bavarder à distance, ils ont tous chopé le Covid à Istanbul.

Le temps continue ses caprices, il nous cache le soleil avant l’heure avec un épais brouillard à faire pâlir un Anglo-saxon. Mais combiné avec le coucher du soleil le rendu est plutôt joli.

Demain il pleut. Et merde. Bon ce sera journée lessive alors.

~~~~~

[07/04/2022]

Nessebar

Je profite de ce temps maussade pour faire la tournée de linge. Ici tu donnes ça au pressing. Déposé à 10h, je le récupère à 17h. J’ai donc 7h à tuer, largement suffisant pour visiter la vielle ville de Nessebar située sur une presqu’île.

Bien conservée, avec des bâtiments anciens et des constructions traditionnelles. Le tour est vite fait malgré la pause café pendant une averse.

Plus qu’à se cacher dans le camion en attendant le linge.

Si le linge sèche dehors je ne suis pas parti…

17h, linge récupéré tout propre. Top départ pour Varna, 100 km plus au Nord.

Varna

Je m’installe sur la plage la plus au sud de Varna. On ne peut pas dire que la vue soit idyllique. J’ai vue sur le port, très actif, de Varna. Mais la plage est grande et peu fréquentée, sauf par les chiens errants.

~~~~~

[08/04/2022]

Je fais un grand saut sur la plage nord de Varna celle de la station balnéaire. Rien à voir.

Varna est la plus grande ville de la côte Est de la Bulgarie. Ce sera visite à vélo. Il n’y a pas grand chose à voir à part l’opéra et la cathédrale mais les grandes rues piétonnes sont plutôt agréables.

Comme à Burgas, elle bénéficie d’un immense jardin maritime de plusieurs kilomètres. J’aime toujours autant ce principe de jardin séparant la ville et ses hôtels de la plage.

D’ailleurs j’en profite au retour pour me faire une petite pause au soleil.

13h30 je reprends la route vers le nord pour ce qui sera certainement ma dernière étape en Bulgarie.

Je m’arrête sur la route à Balchik voir le palais des années 30 de la reine Marie de Roumanie et ses jardins français. On fera juste un mini stop. Trop balnéaire de seconde zone à mon goût. Mais le palais est beau. Les jardins j’ai zappé au final. Les jardins français je connais 😁.

Étape suivante, le Cap Kaliakra et son fort, point le plus à l’est de la Bulgarie.

1 kilomètre avant d’arriver, petite guérite. L’accès est payant. Le gardien me demande 3 leva par personne. Mais son compère arrive et dit «vous êtes français ? De Bretagne ?». «Yes», dis-je. Et là il me dit, sans attendre l’approbation de son collègue, « Allez y, c’est bon.» Le passe-droit à 2400 kilomètres à vol d’oiseau de Rennes !

Le gars avait travaillait 3 mois à Brest dans l’agriculture.

Un cap bien au vent avec des centaines d’éoliennes.

Plus qu’à trouver un spot pour le soir sur cette côte sauvage, loin des stations balnéaires.

Je tente ma chance à Kamen, pas mal. Je me retrouve à côté d’un espèce de barbecue perpétuel…

C’est en fait alimenté par du gaz qui sort de terre !!!

Il y en a partout de ces trucs plus gros que Naya. Je ne voudrais pas sauter pendant la nuit. Je bouge.

Je m’arrête finalement sur les falaises de Tyulenovo, sur les conseils de Ivan. Bien vu Ivan, tu m’as bien cerné 😉.

Des tuyaux avec des vannes il y en a partout ici aussi. Ce serait une ancienne zone d’extraction de gaz mais plus en service actuellement. Manifestement il en reste encore.

Je me risque quand même à faire un barbecue pour fêter ma dernière soirée en Bulgarie 😁.

Pour l’occasion, j’ouvre aussi le Sauternes généreusement offert par Loulou avec mon départ. Eh bien ça va très bien avec la saucisse bulgare 😋.

Il était délicieux ce Sauternes, merci Loulou. Je n’ai pas abusé, il m’a fait 4 soirs.

~~~~~

[09/04/2022]

Voilà c’est la journée du passage en Roumanie mais avant je profite un peu de cette côte sauvage. Sur tout le long de la falaise il y a des grottes énormes.

Je regrette de ne pas pouvoir sortir le drone mais il y a un vent de dingue avec des rafales à plus de 85 km/h. Les oiseaux eux ça ne les gêne pas voire même ça les amuse.

Il me reste 40 km jusqu’à la frontière roumaine. Les 3 villes traversées sont d’une tristitude ! Je ne sais pas comment les gens peuvent habiter là.

J’ai toujours une petite excitation à l’approche d’un nouveau pays inconnu. Toujours pressé d’y arriver. Il est 15h, j’arrive au poste frontière 😊.

Je garde un super souvenir de la Bulgarie surtout de l’ouest. Un pays qui gagne à être connu.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *